Au cours des siècles, les jeux de cartes ou de hasard ont inspiré les plus grands maitres de la peinture. Il n’est donc pas rare de voir les plus brillants d’entre eux s’emparer de moments anecdotiques pour l’immortaliser sur la toile. C’est le cas de Cezanne et de ses joueurs, mais aussi de Picasso ou encore de Georges Braque.

Dès le XVIIe, le thème apparait souvent dans la peinture dans une optique moralisatrice. Vers le début du XIXe siècle, la manie continue de marquer les esprits, avec le développement des stations thermales et des premières ébauches de casino. Maintenant, avec l’essor des casinos en ligne, c’est au tour de leurs muses de rendre hommage aux maitres de la peinture.

Les joueurs de Cartes (1892-95) – Paul Cézanne

Du fauvisme de Cezanne à Braque et Picasso


De Cézanne à Braque en passant par Picasso, les jeux ont fasciné les artistes, en tant que sujet dépouillé de leur dimension critique.

• Les joueurs de cartes de Paul Cézanne

Ainsi, entre 1890 et 1895, Paul Cézanne a croqué l’intensité d’une partie de cartes dans une taverne. Connu pour son éternelle insatisfaction, il finira par en réaliser plusieurs, tous différents. Sur l’un, 5 militaires s’assoient lourdement autour d’une table, avec une tension silencieuse et le charme de la vie paysanne qu’affectionne Cézanne.

À partir de la deuxième, il diminue le nombre de ses sujets, tout en explorant sa technique. Le dernier représente deux hommes face à face, plongé dans une concentration tranquille. Les 5 tableaux de la série sont actuellement disséminés à travers les plus grands musées du monde. Respectivement, on pourra les admirer à la Fondation Barnes, au Metropolitan Museum, au Musée d’Orsay, au Courtauld Gallery et dans une collection privée.

Compotiers et cartes – George Braque – 1913

• Compotier et cartes de Georges Braque

Compotier et cartes (1913) est l’aboutissement de la nouvelle méthode du papier collé que Georges Braques a inventé avec Pablo Picasso, dans ce qu’on appelle le cubisme synthétique. Cette composition de peinture et de fusain est une nature morte combinant cartes, raisins et lettres. Difficile de penser même à de vrais joueur dans ce tableau qui se fait nature morte. Pas de poker, ou de jeux d’argent ici, mais plutôt deux as posés sur la composition et qui posent question.

Le tableau est exposé au centre national d’art et de culture George-Pompidou.

• L’homme aux cartes de Pablo Picasso

Réalisée en 1913, cette huile sur toile représente un homme dans le pur style cubique. Tenant de sa phase « avignonnaise », l’œuvre met l’œil au défi, distinguant à peine la série de cartes en son centre. Elle est conservée au Museum of Modern Art.

• Les Joueurs de cartes de Gino Severini

Le peintre italien s’est inspiré des Joueurs de cartes de Cézanne pour composer la sienne. Elle met en scène des marins en train de jouer aux cartes sous l’œil d’un arlequin de la Commedia dell’arte, le tout réalisé avec cette touche colorée qu’affectionne Severini.

Une machine à sous en clin d’œil à Picasso

Pour clore sur ce thème des peintres et des jeux de cartes ou de hasard, si le casino a quelquefois été le sujet des grands peintres ou a fait les déboires d’autres (on se souvient que Francis Bacon était un grand habitué du casino de Montecarlo), il peut arriver que le monde du jeu tente de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Dans cette optique, les studios Leander Games, éditeur spécialisée de jeux de hasard et de casino en ligne ont eu l’idée de mettre l’art en avant sur une machine à sous virtuelle. Nommée malicieusement « Pablo Picasslot », elle invite les joueurs dans le monde coloré de la peinture.

Le jeu se déroule sous la tutelle d’un peintre bon vivant qui n’hésite pas à y aller de son coup de pinceau. Pour les amateurs d’art, cette machine à sous vidéo est aussi l’occasion de débusquer les références à l’art sur les symboles.

Le Cri de l’expressionniste Edvard Munch y joue un rôle crucial, aux côtés des Deux puritains d’Edwar Hopper et la Naissance de Vénus de Botticelli. En effet, ces œuvres inestimables ont conservé leur valeur dans le jeu, puisqu’elles ouvrent la voie à des bonus casino très appréciés.

Picasso lui-même n’est pas très présent et son homologue sur l’écran de cette machine à sous n’a même rien de ressemblant, mais on salue le clin d’œil. A quand une expérience slot – cubiste plus complète dans l’esprit et le design ? Ici on reste tout de même sur des symboles certes colorés mais assez figuratifs. On attend donc de pied ferme qu’émerge d’ici peu une slot à fruits thème Braques, en hommage à son Compotier et carte.